Album



Luisa Sobral - “There's A flower in my bedroom” 
2013 - Universal

Avec son premier album multiplatiné, "The Cherry on my Cake", Luisa Sobral a parcouru le monde entier et a même participé à l’émission mythique de la BBC “Later... With Jools Holland.” Réduite à ses débuts à la “Nora Jones portugaise”, elle a démontré au fil de ses prestations qu'elle était bien plus que ça, une artiste complète: auteure, compositrice, interprète, jouant de multiples instruments. Luisa Sobral vit une véritable histoire d’amour avec la musique depuis ses débuts à la guitare à l'âge de 12 ans. Et en parlant d’amour justement, elle est de retour avec un deuxième album “There's A flower in my bedroom”, album où elle nous en donne, album où elle nous parle d’amour, pas seulement le romantique, mais aussi l’amical, le familial, le platonique... L'amour revisité dans différentes langues, à travers différents univers, mais l’amour toujours.

Le voyage qu’elle nous propose est cette fois-ci plus enclin à la mélancolie. Entre un Paris de la belle époque qui ouvre l’album avec "I Was in Paris Today", un passage par l’Espagne avec "Cuantas Veces", la Nouvelle Orléans fortement présente sur "What Do You See In Lily", sans oublier bien évidemment le Portugal avec "Quando te vi" ou encore l'un des plus beaux titres de l'album “Sr Vinho”, une histoire d'amour qui sent bon le fado d’Alfama.

Ses univers musicaux, quant à eux, se sont enrichis, cette fois-ci le jazz a laissé un peu plus de place à la folk et à la country, comme le démontre le premier single, "Mom Says" ou encore “I Remember You”. Evidemment le grand public retiendra les duos. Celui avec Jamie Cullum, “She Walked Down The Aisle” sur un registre où l’on n’attendait pas vraiment le jazzman, plus mélancolique que jamais. La magnifique rencontre avec Antonio Zambujo sur "Inês", une ode à l'amour impossible entre Inês de Castro et le roi D. Pedro. Enfin "The Last One" avec au piano Mário Laginha, où elle rend hommage au pianiste portugais mort l'année dernière, Bernardo Sassetti, chanson qui clôt l'album.

Après le succès de son premier album, Luisa Sobral était très attendue, celle que les Inrockuptibles citaient comme une des artistes portugaises à suivre, a réussi le plus difficile: ne pas sortir de l'univers qui lui est propre tout en proposant une nouvelle palette de sonorité. Elle signe avec "There's a flower in my bedroom", un album plus réfléchi et adulte, mariage parfait entre le jazz, la pop et la folk. Un album sous le signe de la mélancolie où les fleurs qu'elles nous offrent ne sont pas forcément tristes mais plus nostalgiques et introspectives. 

La solitude et la tristesse peuvent-elles être belles ? Oui nous répond Luisa Sobral du fond de sa chambre bleue.

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Dear Telephone, “That violin lesson sucks”



On avait déjà le son, maintenant on a l’image. Le clip de “That violin lesson sucks” des Dear Telephone est enfin disponible et à découvrir ci-dessous. Le titre est également disponible en téléchargement gratuit ici. “That violin lesson sucks” est le premier single du nouvel album du groupe, "Taxi Ballad", qui sort le 6 mai.


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Xinobi remixe Tame Impala



Xinobi , aka Bruno Cardoso, co-fondateur du label portugais Discotexas et DJ talentueux s’attaque au titre de Tame Impala "Why Won’t They Talk To Me". Le résultat est à découvrir ci-dessous. Cerise sur le gâteau, vous pouvez télécharger gratuitement le titre !




A noter sur vos agendas : Xinobi sera de retour à Paris le 20 juillet à Wanderlust.

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Vidéo



Retour du groupe Peixe : Avião avec "Avesso"


Le groupe Peixe : avião est de retour. Le successeur de "Madrugada" sorti en 2010, est prévu pour le mois de septembre. En attendant la sortie de ce dernier, on a pu découvrir cette semaine le premier single "Avesso".



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Rodrigo Leão, compositeur de la BO du film "La Cage Dorée"


Rodrigo Leão, ancien membre du groupe Madredeus, a composé la Bande Originale du film français de Ruben Alves "La Cage Dorée" qui sort aujourd’hui en salle (voir Bande Annonce ci-dessous). C’est la première fois que Rodrigo Leão travaille avec ce réalisateur français d’origine portugaise. 
"La Cage dorée" raconte l’histoire d’un couple d’immigrés portugais (joué par Rita Blanco et Joaquim de Almeida), très appréciés dans leur quartier, qui se voient offrir la possibilité de retourner au pays. Mais leur famille, voisins et patrons tiennent tant à eux qu’ils vont tout faire pour les retenir...




Le dernier album de Rodrigo Leão, "Songs (2004-2010)" qui regroupe tous les titres chantés en anglais de sa carrière sort dans 13 pays, dont la France, le 17 juin prochain. 

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"Leeches", le deuxième album de The Glockenwise édité le 20 mai



Les amoureux du rock des Glockenwise pourront bientôt découvrir le successeur de BuildingWaves (2011, Lovers&Lollypops/VICE). "Leeches", le deuxième album du groupe sera en vente à partir du 20 mai et a été réalisé dans les studios Sá da Bandeira à Porto, en compagnie de João Brandão, Eduardo Maltez (L&L) et João Vieira (X-Wife) à la production. "“Time to Go” (en écoute ci-dessous), le premier single est un retour aux origines – aux chaos des charismatiques BlackLips, à la robustesse des Stooges et aux bonnes nutations, pleines d’adrénaline des MC5."




Vidéo



Fonzie de retour avec un nouveau titre "Renascer"

Le clip de ce nouveau titre a été révélé ce matin sur le Facebook du groupe, sans plus d'information. Rappelons que Fonzie n'a pas édité d'album depuis 3 ans. 


Le titre "Renascer" est également disponible gratuitement en téléchargement ici.

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Spécial Révolution des Oeillets / Album



Quarteto 1111 - A Lenda de El-Rei D. Sebastião  
1967 - Columbia

1967 est l'année de naissance du plus mythique des groupes portugais. Quarteto 1111 est formé par José Cid (voix et clavier), António Moniz Pereira (guitare), Miguel Artur da Silveira "Michel" (batterie) e Jorge Moniz Pereira (basse). Cette même année est édité le premier EP 4 titres du groupe avec Os Faunos, Fantasma Pop, Gente et donc A lenda do El-Rei D.Sebastião. 

Bien que très éloignée de ce que faisaient Adriano Correia de Oliveira ou José Afonso, la musique de groupe méritera à plusieurs reprises sa place dans la grande famille de la chanson d'intervention. Ainsi, dés le premier LP publié en 1970, le Quarteto 1111 verra son disque retiré des magasins à cause de ses chansons sur la guerre coloniale, le racisme ou l'immigration (Lenda de Nambuangongo ou Pigmentação sont certaines de ces chansons). En parallèle, le groupe a apporté beaucoup de choses neuves à la musique portugaise. Musicalement très proche de Pink Floyd, King Crimson ou Renaissance, Quarteto 1111 sera, avant Petrus Castrus et plus tard Tantra, l'un des premiers groupes de rock progressif portugais. Ces expérimentations amèneront d'ailleurs José Cid a lancé son chef d'oeuvre 10 000 Anos Depois Entre Vénus e Marte en 1978, album aujourd'hui comme l'un des meilleurs de tous les temps dans son genre musical.

Quarteto 1111 est LE groupe pop mythique des années 60. Il  a été le seul groupe des années 60 à innover, ouvrir de nouvelles portes et ne à ne pas se contenter de suivre ce que les autres groupes de l'époque pouvaient faire. Enfin il a forgé sa légende sur la légende portugaise la plus populaire  : celle de Dom Sebastião. 

Spécial Révolution des Oeillets / Album



Mário Viegas - País de Abril (poemas de Manuel Alegre)
1974 - Orfeu

Mário Viegas, probablement l'un des meilleurs acteurs que le Portugal ait connu et certainement son plus grand "clameur" de poèmes. Manuel Alegre, la plume derrière un grand nombre de chansons d'intervention, proche de tous les chanteurs/résistants de cette période.

Les poèmes clamés par Mário Viegas sont ici extraits de O Canto E As Armas (1967) et Praça Da Canção (1969) et mis en musique par José Luís Tinoco (piano, harpe, guitare) et José Niza (guitare,  sanza et percussions). Avec cette association, les chansons se transforment en hymnes à la révolution et à la liberté. Canção com Lagrimas et Segunda Canção com Lagrimas parlent de l'absence dont l'exil forcé, les guerres coloniales, la prison ou la mort pouvait être responsable. Paris Não Rima com o meu Pais est lui le texte le proche du quotidien d'un exilé portugais à Paris: la vie dans les bidonvilles, le dur travail souvent mal payé, la saudade des gens, des paysages, des saveurs et parfums. Ecouter ce titre permet de visualiser ce qu'on pu vivre les émigrés portugais à leur arrivée à Paris et, quelque part, comprendre la raison du regard triste que certains d'entre eux ont continués à afficher tout au long de leur vie.

Document historique indiscutable et disque essentiel pour la poésie portugaise, Pais de Abril  a récemment eu le droit à une réédition de la part de Orfeu. Sorti dans une version double cd accompagné d'O Operário Em Construção, le label récemment revenu à la vie offre une chance de découvrir ou redécouvrir ce clameur, ce poète et ces musiciens qui ont tant apportés à la musique portugaise et au pays tout court.

News



Mind da Gap pour la première fois à Paris


Le groupe de hip-hop portugais, Mind da Gap sera à Paris le 10 mai prochain pour deux concerts. L'invitation aux rappers lusitaniens a été faite par la ville de paris dans le cadre de “Faîtes l'Europe”, manifestation qui se déroule tous les ans pour commémorer la journée de l'Europe.

Vendredi 10 mai, le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris accueillera à 18 h les Portugais Mind da Gap mais aussi en fin d'après midi le rappeur anglais Breis accompagné aux cuivres des français de Horndogz, l’Espagnol Nach ou encore la chanteuse allemande Mariama.

Le soir à 21h, pour prolonger la fête vous pourrez retrouvrer le groupe portugais, cette fois à l'Internationale (dans le 11ème à Paris) dans le cadre du Hip Hop with No Nation. (Entrée Libre)

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Spécial Révolution des Oeillets / Albums



José Afonso - Cantares de Andarilho
1968 - Orfeu

Ce disque sonne le début d'une nouvelle phase de la carrière de José Afonso. L'auteur de Grandola Vila Morena revenait alors d'un séjour de trois ans au Moçambique, pays où il recevra son baptême politique comme il le dira un jour plus tard. A son retour, définitivement fiché par la PIDE, il se retrouve à la fois exclu de l'éducation nationale mais aussi exclu des maisons de disques, aucune ne voulait prendre le risque d'éditer ses chansons et de se confronter à la censure politique.

C'est alors qu'il rencontre Arnaldo Trindade, directeur du label Orfeu. Celui-ci lui propose un salaire mensuel de $15.000 en échange d'un album par an: la collaboration apportera 11 albums et la quasi intégralité de la discographie de José Afonso.. Et c'est ainsi qu'en 1968 se fait l'entrée en studio pour enregistrer Cantares de Andarilho. Ce disque sera donc le premier d'une série d'enregistrements qui emmèneront la musique portugaise jamais atteints. Ce disque marque aussi le début de la collaboration de José Afonso avec trois personnalités qui l'accompagneront jusqu'à la fin de la carrière. Il y a Rui Pato, guitariste, Moreno Pinto, ingénieur du son, et José Santa-Bárbara, graphiste. Ce quatuor se retrouvera sur quasiment toute la discographie de Zeca: à l'écriture, à la composition, à l'enregistrement, à la création des visuels et des pochettes.

Parmi les titres les plus importants de Cantares de Andarilho, nous retrouvons Vejam Bem. A l'origine composé pour le film O Anúncio, le titre se transformera en l'un des hymnes des années 70, à côté des Os Vampiros, Trova do Vento que Passa et bien sûr Grandola Vila Morena. 






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Allez directement sur le site des Inrockuptibles et découvrez le clip de :papercutz ici.

Spécial Révolution des Oeillets / Albums



Sérgio Godinho - Os Sobreviventes
1971 - Sassetti

Né en 1945, Sérgio Godinho, alors âgé de 26 signe un des grands classiques de la musique portugaise. Enregistré au Chateau d'Hérouville (où seront enregistrés Mudam-se os Tempos, Mudam-se as Vontades de José Mario Branco et Cantigas de Maio de José Afonso, tous trois la même année), Os Sobreviventes deviendra un des quatre pilliers de la nouvelle musique portugaise. 

Exilé en France, il y traverse mai 68, joue dans la comédie musicale Hair et se lie d'amitié avec d'autres exilés célèbres, parmi eux Luis Cilia et José Mario Branco. C'est d'ailleurs avec ce dernier qu'il réalisera cet album, l'auteur de Margem de Certa Maneira produit, fait les choeurs et joue de nombreux instruments. Que Força é Essa?, Descansa a Cabeça, Paula, Que Bom Que é, O Charlatão, Farto de Voar, Senhor Marquês, Romance de Um Dia na Estrada (tiré d'un précédent EP), A Linda Joana ou  Maré Alta sont quelques unes des chansons qui composent Os Sobreviventes. Sérgio Godinho s'affirme immédiatement comme l'un des grands auteurs et interprètes de chansons en portugais, ce qu'il confirmeratout au long de sa carrière à travers Pré-Histórias (1973), Pano-Cru (1978), Campolide (1979) ou Salão de Festas (1984). 

Trois jours à peine après sa sortie, l'album est censuré et retiré des bacs, bacs qu'il retrouve quelques temps après, puis en est encore retiré. Au final, Os Sobreviventes recevra le prix du meilleur album de l'année, Sérgio Godinho celui de meilleur auteur de l'année. Que dire de plus?



Spécial Révolution des Oeillets / Albums



Luis Cilia - Portugal/Angola: Chants de Lutte
1964 - Chants de Lutte

Luis Cilia est né en Angola en 1943. Il rejoint Lisbonne en 1960 mais n'y fait qu'un bref passage. Il doit fuire le Portugal,  quatre ans plus tard, fiché par la PIDE, et part en exil pour Paris, où il restera jusqu'en 1974. 

1964. L'année où tout bascule pour Luis Cilia. Il arrive donc à Paris, un 1er avril.  Peu après, au domicile de Câmara Pires (leader angolais du MPLA), il rencontre Collette Magny que aura un rôle déterminant dans sa carrière. C'est elle qui présente Luis Cilia à Paco Ibañez (qui deviendra l'un des ses grands amis) et à son futur label Chants de Lutte. Portugal-Angola: Chants de Lutte sera l'un des tous premiers albums de la "chanson d'intervention". Il y dénoncera, à travers ses propres textes mais aussi ceux du Cap-Verdien Daniel Filipe ou Manuel Alegre, entre autres, les guerres coloniales et les manques de liberté au Portugal. A la sortie du disque, Luis Cilia n'a encore jamais écouté Adriano Correia de Oliveira, José Afonso, José Mario Branco ou encore Sérgio Godinho. Par la suite, partageant les mêmes idées, ces compagnons de lutte deviendront ses amis, au même titre que Léo Ferré ou Georges Brassens, dont il deviendra le parrain et dont il reprendra, en portugais, son très célèbre La Mauvaise Réputation.

Durant les années qui suivirent, Luis Cilia continua à sortir de nombreux disques. Il permettra à de nombreux poètes, certains interdits au Portugal, de traverser les frontières comme avec la trilogie La Poésie Portugaise de nos Jours et de Toujours (1967/69/71)  ou bien plus tard O Peso da Sombra (poésie de Eugénio de Andrade) en 1980, Sinais de Sena (Jorge Sena) en 1985 et Penumbra (David Mourão Ferreira) en 1987. Avant cela, il travaillera au sein de l'Union National des Etudiants de France auprès de Serge July (fondateur de Libération) et Alain Crombecque (directeur du festival d'Avignon). Le théatre justement, Luis Cilia en fera également au sein de la pièce Ma Déchirure de Claude Chabrol, où il partagera les planches avec Pierre Arditi et Patrick Dewaere. Luis Cilia sortira de nombreux albums par la suite parmi lesquels O Guerrilheiro en 1974, Marginal en 1981 ou Contradições en 1983. Il y a quelques années, il a décidé de mettre un terme à sa carrière d'interprête, consacrant son activité sur la composition. Restent de ce pionnier de la "chanson d'intervention" des titres comme Meu país, O Menino Negro Não Entrou na Roda, Exílio mais aussi l'hymne du parti communiste portugais Avante.


News



Ecoutez en direct le concert célébrant les 10 ans de Dead Combo


La radio portugaise Antena 3 va retransmettre en direct mardi 16 avril le concert célébrant les 10 ans de Dead Combo. Le concert, qui se jouera à guichet fermé, se déroulera au Théatre São Luiz à Lisbonne. Pour marquer cette anniversaire, Tó Trips et Pedro Gonçalves ont également lancé au début du mois d'avril une Bande Dessinée qui retrace les 10 premières années des Dead Combo (voir image ci-dessus).

Alors demain soir, n'oubliez pas de vous connecter sur le site de Antena 3 pour fêter les 10 ans des Dead Combo en leur compagnie!


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Spécial Révolution des Oeillets / Albums



Adriano Correia de Oliveira - Gente de Aqui e de Agora
1971 - Orfeu

Richement arrangé et brillament produit de José Niza, Gente de Aqui e de Agora, considéré comme le meilleur album d'Adriano Correia de Oliveira, est aussi l'un des meilleurs disques portugais de tous les temps. 

Adriano Correia de Oliveira est né à Porto en 1942. A 17 ans il part à Coimbra, lui aussi, étudier le droit. Il y rencontre Luis Goes, José Niza, José Afonso et tous ceux qui transformeront la musique portugaise quelques années plus tard. Il affirme des convictions politiques à travers le milieu estudantile, dont il sera la voix, à seulement 20 ans, avec Trova do Vento que Passa. Contrairement à d'autres artistes, Adriano Correia de Oliveira ne quittera pas le Portugal et ne connaitra jamais l'exil. Durant toute sa carrière il refusera de soumettre ses albums à la censure. Gente de Aqui e de Agora sera d'ailleurs son dernier disque paru sous la dictature avant un silence, naturellement forcé, de quatre ans. 

Gente de Aqui e de Agora a été réalisé à quatre mains: celles d'Adriano et celles de José Niza. Si le premier chante et apporte son impressionnante aura, le second joue, adapte des poémes, réalise et produit le disque. Orfeu, label chez qui sortiront tous les disques d'Adriano, met à disposition ce qui se fait de mieux en terme de matériel, instruments et studios. Le résultat est grandiose avec des chansons qui "collent" à la perfection aux textes chantés: sublimes lignes de violons profondément tristes pour E Alegre Se Fez Triste (poème de Manuel Alegre), airs ruraux et choeurs "façon" Alentejo pour Cana Verde et Roseira Brava, rythme bondissant et joyeux pour le très politique O Senhor Morgado. Gente de Aqui e de Agora est un disque qui, lui, a parfaitement collé à son époque. Adriano dira lui-même: la chanson peut ne pas avoir une influence décisive, mais elle est complémentaire.


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José Mario Branco - Mudam-se os tempos, Mudam-se as vontades
1971 - Sassetti

José Mário Branco, musicien, compositeur, arrangeur, producteur et enfin chanteur, est né à Porto en 1942. Ses parents sont professeurs dans le primaire. Il fera des études d'histoire à l'université de Coimbra avant de partir pour l'exil forcé, à seulement 21 ans. Il restera à Paris jusqu'à la fin de la dictature et sera le principal responsable du renouveau de la musique portugaise, jusqu'à alors habitué à des balades naïves et insipides.

A Paris, il a une présence active dans le milieu culturel et associatif, participant notamment à de nombreux spectacles dirigés à la communauté de portugais émigrés. En 1967, il lance son premier EP Seis Cantigas de Amigo puis Ronda do Soldadinho deux ans plus tard. Il traverse donc mai 68 et en tire de nombreux enseignements qui seront les ingrédients de sa musique. En 1971 il produit les albums Cantigas de Maio de José Afonso et Os Sobreviventes de Sérgio Godinho. La même année sort Mudam-se os Tempos, Mudam-se as Vontades. Ces trois disques et le Gente de Aqui e de Agora de Adriano Correia de Oliveira sont les   quatre piliers de la nouvelle musique portugaise, tous sortis à l'automne 71. Autodidacte, il assumera tout le processus de création du disque: financement, enregistrements, fabrication et distribution. L'album sonne comme un mélange de jazz, de musique médiéval, de fado avec des touches de blues. Les thèmes abordés sont naturellement anti-régime, il y est question de changements, de liberté et bien sûr de l'exil et de l'émigration. Dans la continuité de ce disque sortira également Margem de Certa Maneira en 1973.

En 1974, juste après la révolution, il fonde le groupe GAC (Grupo de Acção Cultural) avec lequel il enregistrera deux disques  A cantiga é uma Arma (1976) et Pois Canté! (1977). Suivront plusieurs disques parmi lesquels Ser Solidario et surtout FMI, tous deux en 1972. Ce dernier, publié sous la forme d'un maxi 12", est un enregistrement live pendant lequel José Mário Branco résume en une vingtaine de minutes les rêves et déceptions du mouvement révolutionnaire portugais. Sa dernière apparition musicale date de 2009 avec Três Cantos, album live enregistré avec Fausto et Sérgio Godinho. 



Vidéo



Nouveau clip de Márcia réalisé par Miguel Gonçalves Mendes


Márcia a révélé cette semaine le clip du single ‘Deixa-me ir’ de son prochain album intitulé ‘Casulo’ et qui sortira en mai prochain. Le clip a été réalisé par Miguel Gonçalves Mendes, réalisateur du documentaire sur le prix Nobel de littérature portugais José Saramago, ‘José e Pilar’, et se veut le reflet des moments difficiles que vit actuellement le Portugal.

A propos du clip, Miguel Gonçalves Mendes explique : "‘Deixa-me ir’ est une équation. Une équation qui nous oblige à réfléchir si nous devons rester dans une relation, quelle qu’elle soit: d’amour, d’amitié, avec une ville ou même avec un pays. Parce que je considère qu’aucun créateur ne doit démissionner de son devoir d’agir et d’intervenir dans la société, je me suis réapproprié la chanson et je l’ai exploré d’un point de vue personnel, comme un portrait, de ce que je considère être un des moments les plus affligeants et lamentables que l’on vit actuellement en Europe et surtout au Portugal. "


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CRITIQUE

Les forces vives de Dead Combo

 (Mis à jour: )
Par FRANÇOIS-XAVIER GOMEZ
Mix. Le duo portugais, qui sort un nouvel album, joue ce soir à Bobigny au festival Banlieues bleues.
Dead Combo signe avec "Lisboa mulata" son quatrième album. - Photo Rita Carmo
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La pochette de son dernier disque, Lisboa mulata, montre le duo de dos, contemplant la capitale portugaise depuis un îlot, à l’embouchure du Tage. «On ne peut y mettre pied qu’à l’aube, en raison de la marée», expliquent Pedro Gonçalves et Tó Trips. Ce dernier fait les présentations : «Disons que je suis le guitariste, et Pedro le musicien. Parce qu’il joue non seulement de la basse mais aussi toutes sortes de guitares, du piano, du melodica…»
Univers. C’est un concert de l’Américain Howe Gelb (le leader de Giant Sand) à Lisbonne, en 2001, qui a fait se croiser leurs routes :«Nous cherchions tous deux une voiture pour rentrer, se souvient Pedro Gonçalves. En vain, nous avons donc fait le trajet à pied et nous avons sympathisé.» L’un bassiste dans le milieu jazz, l’autre guitariste punk-hardcore, ils ont en commun d’être las de leur univers respectif.
L’année suivante, les deux hommes participent à un disque hommage à Carlos Paredes (1925-2004), virtuose de la guitare portugaise et «grand innovateur, selon Tó Trips : Il a fait de la guitare de fado un instrument non plus d’accompagnement de la voix, mais à part entière.»
Avec Paredes, l’autre mentor du groupe est l’Américain Marc Ribot. «Nous avons une dévotion particulière pour son disque, où il rend hommage à Frantz Casseus, le musicien haïtien qui fut son prof de guitare.» Invité de Lisboa mulata, Ribot étire ses arpèges fantomatiques sur la moitié des titres. Ouvert sur la dimension africaine de la capitale portugaise, le duo a ainsi intégré la morna cap-verdienne à son petit cabaret ambulant, aux côtés du fado, du blues ou des ambiances western. Sur scène, éclairages expressionnistes, éléments de décor et costumes créent un climat lynchien : le guitariste est en croque-mort à chapeau, son compère bassiste en costume de gangster élégant.
Au Portugal, sans jamais passer à la radio («le format instrumental ne s’y prête guère»), Dead Combo s’est acquis, en dix ans de carrière et quatre albums (plus un live), un public fidèle. Au point que le ministère du Tourisme leur a commandé cette année la musique d’un spot de promotion du pays. «Nous autoproduisons nos disques, dit Pedro Gonçalves. Les Fnac en écoulent 2 000 par an, ce qui, dans un marché aussi restreint, n’est pas si mal. Mais nous vendons surtout lors des concerts.» Le duo remplit en effet les salles, malgré la crise économique «qui a dévasté le pays comme un bulldozer», ajoute Pedro.
A ses débuts, le duo s’entendait dire : «C’est joli, mais où est le batteur ?» Ce n’est qu’une fois installé que Dead Combo a étoffé sa formule, avec de temps en temps une batterie - «quand nous jouons en plein air, devant des milliers de personnes» -, ou bien des cuivres. Mais c’est dans sa formation d’origine qu’il se produit le plus souvent.
Opium. Dans les jours qui suivaient l’interview, Dead Combo s’envolait pour Macao, l’ancienne colonie redevenue chinoise, «où de plus en plus de jeunes diplômés portugais s’exilent», rappelle Tó Trips. On rêve à la pénombre des fumeries d’opium tendues de soie rouge comme décor idéal pour la musique du groupe… Eclat de rire des musiciens, qui connaissent la ville : «Allons, tout cela a disparu… Macao est une succursale de Las Vegas, hérissée de gratte-ciel et de casinos high-tech.»
DEAD COMBO CD : LISBOA MULATA (Pias). Ce soir à 20 h 30, salle Pablo-Neruda, à Bobigny (93), dans le cadre du festival Banlieues bleues. Au même programme : A Celebration of Moondog, avec Sylvain Rifflet et Jon Irabagon. Et le 8 mai à Jazz sous les Pommiers à Coutances (50).

News



Ana Moura dans le ‘Later… with Jools Holland’

© Isabel Pinto

De retour en Europe après 23 dates aux Etats-Unis et au Canada, la chanteuse de fado Ana Moura a été invitée à participer à l’émission mythique de la BBC, ‘Later…with Jools Holland’, anticipant ainsi de la meilleure façon sa tournée britannique. L’émission en direct passera le 16 avril. Ana Moura interprétera ‘Desfado’, la chanson qui donne son titre à l’album et ‘A Case of You’, la version qu’elle a faite du classique de Joni Mitchell. Dans la même émission on retrouvera Primal Scream, Haim, Everything Everything et Winston Yellen.

Pour ceux qui auraient raté son passage au Café de la Danse au mois de février, rappelons que Ana Moura sera en concert au Trianon le 4 mai.

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CONCERTS & LYRIQUE

Tempête dans un verre d’eau à la MC93 … ou presque !

Ce n’est pas un jeu de mots facile… c’est effectivement ce que j’ai vu dans le nouveau spectacle musical de la compagnie Teatro Praga, "The Tempest", à l’affiche le week-end dernier à la MC 93 de Bobigny. Avis aux professionnels, cette véritable performance mérite d’être invitée dans vos théâtres (1) !




"The Tempest" © Alípio Padilha.
"The Tempest" © Alípio Padilha.
Tout commence dans la grande salle Oleg Efremov quand le public entre enfin, un peu étonné d’avoir piétiné devant les portes jusqu’au dernier moment (20 h 30 pour être précise). Si on l’a fait patienter, c’est pour avoir la surprise de se découvrir filmé et projeté sur grand écran sur la scène. Devant ce grand mur d’images, une cage plongée dans une lumière bleutée très belle d’où nous observent tous les membres de la troupe. Dispositif habile : les regardants sont regardés par ceux qu’ils viennent regarder. Un couple donc que les metteurs en scène Pedro Penim, André E. Teodosio, José Maria Vieira Mendes - également auteurs du texte - ont voulu fraternel. Les spectateurs n’ont pas fini de s’installer que tout s’emballe : une soprano chante - trop fort : elle a un micro - et Miranda en perruque verte et short à paillettes noie de paroles son amoureux Ferdinand dans la salle, suivie par une équipe de tournage. Nous voilà embarqués dans un bateau à la dérive, ou prisonniers d’une île que tout le monde veut fuir, surtout Prospero, devenu metteur en scène.

Car il s’agit bien d’un spectacle tiré du "semi-opéra" (2) de Henry Purcell, "The Tempest or the Enchanted Island", et de la pièce de William Shakespeare dont il s’inspire. Mais ceux qui croit venir écouter Purcell ou Shakespeare seront perplexes : la compagnie lisboète Teatro Praga est spécialiste du "fake", comprenez de la contrefaçon ou simulation. On se souvient de l’argument de "La Tempête" de Shakespeare : le duc de Milan, Prospero, a été exilé par son frère Antonio sur une île, avec sa fille Miranda. Devenu magicien, Prospero provoque une tempête avec les esprits Ariel et Caliban pour se venger d’Antonio. Ce frère félon subira une série d’épreuves sur l’île en compagnie du roi de Naples et de son fils, Ferdinand. Tout finit par une réconciliation générale et le mariage de Miranda avec ce dernier.

"The Tempest" © Alípio Padilha.
"The Tempest" © Alípio Padilha.
Dans cette "expérience cognitive" voulue par les maîtres d’œuvre du Teatro Praga, Prospero est le metteur en scène d’un spectacle qui n’a pas vraiment commencé, mais qui lui échappe et auquel il s’acharne à trouver une fin. En une série dynamique et chaotique de happenings souvent hilarants, Prospero refuse toutes les propositions de sa troupe, et au milieu d’une déferlante d’images vidéo, de musique, de chants, de performances, il retrouvera son frère Antonio. Ne me demandez pas de résumer le reste du spectacle, c’est mission impossible !

Ce n’est pas un orchestre baroque qui accompagne les cinq chanteurs - plutôt biens - et ces happenings (inégaux, certains hilarants d’autres plus attendus) comme dans leur précédent spectacle "The Fairy Queen" (des mêmes Shakespeare et Purcell) joué en 2012 à la MC93. Cette fois il a été décidé que la musique serait électronique, composée à partir de "l'Orphée anglais" (Henry Purcell donc) par les DJ remixer et producteurs Xinobi et Moullinex. J’ai craint le pire, mais finalement c’est un pari gagné (même si le son était décidément trop fort pour mes tympans délicats).

À condition de bien vouloir renoncer à ses petites habitudes confortables de mélomane compassé, le public a plutôt bien accueilli ce spectacle en devenir, incroyablement inventif, énergique, parfois beau, toujours ironique. On rit beaucoup, ce qui tombait bien en cette fin de semaine cataclysmique. On sort éberlué, soulagé quoique content de s’être embarqué dans cette tempête ! Reste qu’on pourrait enlever facilement un quart d’heure aux 1 h 50 que dure la soirée, y retranchant les performances les plus faibles pour éviter ces courts moments où la lassitude nous saisit. Mais attention ! je tiens absolument à ce que l’on conserve la tempête que provoque une aspirine dans un verre d’eau : filmée au plus près et projetée sur grand écran, l’effet papillon est garanti !

(1) Les producteurs du spectacle aimeraient bien qu’il puisse être repris ailleurs. 
(2) Un "semi-opéra" est un genre créé par Henry Purcell pour plaire au public londonien du XVIIIe siècle, il consiste en une alternance d’épisodes chantés et de dialogues accompagnés de musique.

"The Tempest" © Alípio Padilha.
"The Tempest" © Alípio Padilha.
A été joué du 5 au 7 avril 2013 à la MC93 de Bobigny.
Spectacle musical vu le vendredi 5 avril 2013.

"The Tempest".
Par le Teatro Praga.
Texte et direction : Pedro Penim, André E. Teodosio, José Maria Vieira Mendes.
D’après "The Tempest or the Enchanted Island" (1695) de Henry Purcell et "The Tempest" (1611) de William Shakespeare.
Musique composée et jouée par Xinobi et Moullinex.
Spectacle en anglais, français et portugais, surtitré en français.

Avec Joana Barrios, Diogo Bento, André Godinho, Claudia Jardim, Diogo Lopes, Patricia Da Silva, André E. Teodosio, Vicente Trindade, Daniel Worm d’Assumpçao.
Direction vocale : Rui Baeta.
Rui Baeta, baryton.
Sandra Medeiros, soprano.
Chœur : Ana Margarida Encarnaçao, Cristina repas, Joao Francisco.

Vidéo : André Godinho.
Scénographie : Barbara Falçao Fernandes.
Lumières : Daniel Worm d’Assumpçao.
Chorégraphie : Vicente Trindade.
Costumes : Joana Barrios, Antonio de Oliveira Pinto.
Artistes invités : Vasco Araujo, Catarina Campino, Javier Nunez Gasco, Joao Pedro Vale.
Équipe vidéo : Joana Frazao, Salomé Lamas.
Perchiste : Nuno Morao.


Christine Ducq
Lundi 8 Avril 2013

Lire l'article sur le site de la Revue du Spectacle ici.
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